CROMAGNON, le premier graffeur de l’humanité…

Connaissez-vous cette œuvre monumentale qui mesure plus de 250 mètres de long et qui est le sommet de l’art paléolithique ? Elle se trouve sur la commune de Montignac. C’est au milieu des genévriers, que se cache « la » grotte de Lascaux, l’unique, la sublime… Et je vous invite à me suivre sur les pas de Cromagnon, notre papy tagueur… le premier artiste de l’humanité.

 

Il était une fois un chien et trois intrépides adolescents…

Dans l’histoire de l’archéologie, bien des découvertes ont été fortuites. Lascaux n’échappe pas à la règle.

Le 12 septembre 1940, c’est encore les vacances… Au cours d’une promenade, 4 adolescents suivent un chien qui s’est  engouffré dans un trou. Le chien, répondant au doux nom de « Robot » poursuivait-il un lapin ? L’histoire ne le dit pas. Nos 4 vacanciers, croyant avoir eu la bonne fortune de découvrir la sortie du souterrain du château de Lascaux,  reviennent le lendemain équipés de lampes. Ils descendent dans la galerie étroite. Mais ce qu’ils voient ne ressemblent pas du tout au souterrain du château. Devant leurs yeux éblouis s’étalent de splendides peintures rupestres !

Les autorités sont aussitôt alertées et la découverte est considérée comme si importante, que dès le 27 décembre 1940 le site est classé par les Monuments Historiques.

 Un bestiaire enchanté

Le long des murs galopent de grands taureaux, des bisons, des vaches, des chevaux, un troupeau de cerfs, des félins, des rhinocéros. Certains possèdent des dimensions impressionnantes jusqu’à 5 mètres de long. Et la tête vous tourne devant ces incroyables cavalcades. Ces artistes avaient une façon particulière de rendre la perspective et surtout le mouvement. On a l’impression d’assister à une véritable danse.

Les animaux et les humains ne sont pas les seuls à être représentés, il y a aussi beaucoup de figures géométriques dont on ignore la signification. Elles gardent aujourd’hui encore tout leur mystère.

 Il y a 18 000 ans, qui étaient ces artistes ?

Des chasseurs ?

Des conteurs ?

Des chamans inspirés ?

Une chose est sûre : ces hommes de Cromagnon, nos ancêtres, qui peignaient des choses aussi magnifiques et sophistiquées ne pouvaient en aucun cas être des hommes primitifs car ces peintures reflétaient déjà leur compréhension visuelle et conceptuelle du monde.

Ils avaient la volonté de transmettre une connaissance, de perpétuer un mythe, de raconter leur vie avec une remarquable unité de style et une virtuosité picturale digne des plus grands artistes.

 De quels moyens disposaient-ils ?

Les fouilles de la grotte ont permis de mettre à jour certains outils dont ils se sont servis: des restes d’échafaudage, une lampe en grès rose poli qui contenait encore du bois de genévrier et des torches pour s’éclairer.

On a également retrouvé les pigments naturels de leurs couleurs qu’ils conservaient dans des coquillages :

– de l’ocre, une pierre friable qui permet de créer une infinie variété de tons d’un jaune orangé,

– de l’hématite, un des principaux  minerai de fer pour le rouge franc,

– du manganèse et du charbon minéral pour le noir

– et du kaolin pour le blanc.

Pour appliquer ces pigments, ils utilisaient leurs doigts, des bâtonnets, des pinceaux faits avec du crin de cheval ou des plumes attachées sur un manche en bois. Ils projetaient aussi de fines particules de pigments soit avec leur bouche, soit en soufflant à travers un os.

 La chapelle Sixtine de la Préhistoire

Cette grotte par sa splendeur a été baptisée : « la chapelle Sixtine de la Préhistoire ».  On prétend qu’elle ne servait pas d’habitation mais qu’elle était une sorte de sanctuaire à caractère sacré. Quiconque visite cette grotte reçoit un choc. C’est un lieu mythique qui nous invite à méditer sur l’histoire et sur le … temps (18.000 ans tout de même !)

 Pour une petite visite virtuelle, c’est par ici :

www.lascaux.culture.fr

Les pigments c’est par ici : pigments Sennelier

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