L’art anthropomorphique

L’art anthropomorphique ouvre sur des imaginaires jubilatoires. Pensez ! Des animaux aux vêtements et aux comportements humains… Pour l’illustrateur, il y a toujours une réelle adéquation entre les animaux choisis et les personnages qu’ils incarnent.

Le terme « anthropomorphique » vient de « anthropos » homme et « morphe » (forme).

Quand j’étais petite, une tante m’a offert « Le conte de Hunky Dore ». Je n’ai pas bien saisi à l’époque la beauté du livre, mais je l’ai « avalé » au sens propre du terme. J’en ai mangé des pages et des pages, donc il devait me plaire !

Je me souviens que c’était l’histoire d’un petit loir qui se préparait à une longue hibernation mais une facétieuse musaraigne lui dérobait sa couverture ce qui était le prétexte à de multiples et savoureuses aventures joliment colorées.

L’auteur s’appelait Angus Clifford Racey Helps.

Angus Clifford Racey Helps

L’incroyable histoire de Angus Clifford Racey Helps ou comment un sympathique coiffeur est devenu l’un des plus grands illustrateurs de livres pour enfants…

Angus est né le 2 Février 1913 à Bristol et a passé son enfance dans le hameau de Somerset. Ses études se sont déroulées à la Bristol Cathedral School et au College Art.

Il fait en 1936 un mariage d’amour avec une charmante jeune femme prénommée Renée et son premier enfant naît en 1937. C’est une petite fille qui s’appelle Julie et qui comme tous les enfants du monde, réclame une histoire le soir avant de s’endormir.

Angus a beaucoup d’imagination et il se plie volontiers à l’exercice du récit. Mais voilà que la guerre arrive et qu’il est momentanément séparé de sa femme et de sa fille. La petite famille communique alors par courrier.

Julie qui n’en a rien à faire de la distance, réclame toujours à son père des histoires. C’est alors qu’Angus imagine d’agrémenter ses lettres d’illustrations. Ses cours d’histoire de l’art vont lui servir… et il se révèle un illustrateur de talent.

Il invente l’histoire d’une famille de souris qui affiche une fratrie de … 14 souriceaux, pas moins ! Fratrie nombreuse, fratrie heureuse.

Revenu de la guerre, il ouvre avec sa femme un salon de coiffure et c’est là que le miracle intervient. Alors que l’un de ses clients éditeurs est en train de régler sa coupe de cheveux, Angus fait tomber l’un de ses manuscrits qui était posé à côté de sa caisse enregistreuse. L’éditeur se baisse, ramasse le document et découvre émerveillé le monde féérique d’Angus. Il lui signe illico un contrat.

La carrière d’illustrateur d’Angus démarre ce jour là.

Hélàs, toutes les belles histoires ont une fin et le cœur débordant d’amour d’Angus a cédé en 1971. Il n’avait que 57 ans, nous privant d’histoires enchantées.

Mais en France, nous avons aussi un magicien, il s’appelle Laurent de Brunhoff et il nous enchante avec les aventures de Babar…

Laurent de Brunhoff auteur et illustrateur français né le 30 août 1925 à paris (86 ans) a fait des études de peinture à la Grande Chaumière à Paris. Comme la petite Julie, fille de Angus, Laurent de Brunhoff est à l’origine de la création du célèbre .

Quand il était enfant, il réclamait à sa mère (pianiste-concertiste) une histoire avant de s’endormir. Un soir elle imagina l’histoire d’un petit éléphant qui s’enfuit de la jungle pour échapper à des chasseurs. Il arrive dans une ville, découvre la vie des hommes et décide de s’habiller comme eux. Puis il revient dans sa région natale au … volant d’une voiture ( !) et il est couronné roi des éléphants.

Babar

Cette histoire plaît tellement à Laurent et à son frère Mathieu qu’ils la racontent à leur père alors artiste-peintre. Celui-ci amusé, se met à dessiner un petit éléphant. D’abord au trait noir, puis il y ajoute de la couleur.

« Dans la grande forêt, un petit éléphant est né, il s’appelle Babar » écrit-il dans les années 1930.  Il n’imaginait pas qu’en 2012 on rendrait un bel hommage à son petit personnage, au Musée des Arts Décoratifs et à la Bibliothèque Nationale de France.

Hélàs, Jean de Brunhoff meurt très tôt. Laurent, l’aîné n’a que 12 ans.

Au fond de son cœur toutefois, il sait qu’il n’est pas tout à fait orphelin, puisque son père lui a laissé un compagnon idéal :  Babar, ce personnage plein de bonhomie et de tendresse. Alors à 21 ans, persuadé qu’il doit continuer à vivre sous ses pinceaux, il décide de poursuivre les aventures du petit éléphant. Babar évolue, Babar se marie et il a des enfants.

Aujourd’hui, Laurent de Brunhoff reçoit des sacs entiers de courriers d’enfants, venant du monde entier et qui lui disent qu’ils attendent impatiemment la prochaine aventure de Babar.

Outre les albums, Babar se décline en affiches, pochettes de disque, décors,  personnages pour des films d’animation.

 Babar à l’honneur

  • « Les histoires de Babar » au Musée des Arts Décoratifs : du 8 décembre 2011 au 2 septembre 2012
  • « La fabrique de Babar » Bibliothèque Nationale de France : du 13 décembre 2011 au 29 janvier 2012

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