Léon CAUVY (Montpellier 1874- Alger 1933) Un artiste orientaliste

Léon Cauvy, ce nom ne vous dit rien et pourtant… Peut-être que sur l’un de vos murs vous avez accroché l’une de ses reproductions si colorées illustrant l’Algérie ? Car il est devenu célèbre en 1930, au moment du centenaire de l’Algérie française, commémoration pour laquelle il a créé de nombreuses affiches qui sont encore  actuellement vendues en posters.

Sa peinture n’a pas vieilli. La couleur y tient une place prépondérante répartie en grands aplats peu modulés, au dépend du dessin. Une grande sérénité se dégage de ses œuvres. Comme il a du l’aimer son Algérie d’adoption !

Car Léon Cauvy n’est pas né dans le pays qu’il a si bien immortalisé mais à  Montpellier…

Une enfance prometteuse

C’est à l’âge de 12 ans en 1886 qu’il entre à l’Ecole régionale des beaux-arts de Montpellier où il étudie le dessin, l’architecture et la gravure jusqu’en 1895… Il décide ensuite de s’établir à Paris où il suit les cours d’un peintre d’histoire, un certain Albert Maignan.

Revenu à Montpellier il se marie en 1898.

A partir de là, il participe à différents salons et expose aussi bien ses tableaux que de nombreuses pièces de mobilier en cuir repoussé. Il figure pour la première fois en 1902 à l’exposition de la Société des Artistes Français et en 1911, il recevra la médaille d’or.

Il est primé de nombreuses fois pour ses affiches, son mobilier, ses créations de lettres ornées et ses motifs pour papier peint.

L’appel d’un Orient de légende

Léon Cauvy a 33 ans et une carrière déjà prometteuse à Montpellier  quand il remporte le concours de la prestigieuse Villa Abd-El-Tif à Alger. Cette institution sorte de « Villa Médicis » de l’Afrique du Nord, déclarée « Maison des Artistes Européens » sélectionne ses pensionnaires sur concours. Le nombre d’admis est limité à deux. Léon Cauvy est l’un des deux heureux élus en peinture… L’autre est un sculpteur : Paul Jouve.

En 1907, il reçoit donc une bourse et part s’installer à la villa Abd-El-Tif située sur les hauteurs d’Alger. Le lieu situé au dessus du Jardin d’Essais  offre une vue panoramique sur la ville et ses environs, de quoi inspirer les jeunes artistes !

 Une poésie de la vie algéroise

A la fin de son séjour, au lieu de regagner l’Europe, il décide de rester en Algérie et en 1909, il prend la direction des l’école des beaux-arts d’Alger installée alors dans une modeste mosquée du quartier de Bab-el-oued.

Il immortalise la vie algéroise. Le port, les rues animées, les scènes rustiques constituent ses thèmes de prédilection, mais aussi les nombreux petits métiers comme les vendeurs d’eau avec leurs outres en peau de chèvre.  Il peint aussi beaucoup de femmes et d’enfants obligés de travailler durement. Très tôt, les petites filles devaient assumer des responsabilités : porter sur leur dos le dernier-né de la famille, participer aux travaux domestiques, garder les troupeaux.

En même temps, il reçoit de nombreuses commandes publiques et il réalise des fresques ou des panneaux pour le Palais d’Eté et l’Assemblée Générale.

 Un style caractéristique

Sa peinture dans un esprit de « cloisonnisme » est traitée en larges à-plat de couleur flamboyante cernés d’un trait plus foncé. Cette technique rend l’œuvre plus synthétique et décorative par la simplicité de ses formes, son modelé et la valeur expressive de la ligne.

Le cloisonnisme ne cherche pas à restituer la réalité mais à la rendre poétique et décorative. Le style de Léon Cauvy fera des émules par ses élèves.

Il reçoit la légion d’honneur en 1926.

Ses œuvres sont exposées dans les musées d’Alger, d’Oran et de Constantine

Lorsqu’il décède en 1933 à l’âge de 59 ans d’une méningite, le musée d’Alger organise une exposition rétrospective de son œuvre et en 1935 est créé un grand prix de peinture portant son nom.

 

Ouvrages et lieux qui lui rendent hommage :

  • Les artistes de l’Algérie, livre d’Elizabeth Cazenave
  • Alger et ses peintres, livre de Marion Vidal-Bué
  • L’Algérie et les peintres orientaliste, livre de Victor Barrucand
  • Dictionnaire des artistes d’Algérie
  •  Musée de Boulogne Billancourt
  • Musée d’Art et d’histoire de Narbonne
  • Musée National d’Art Moderne de Paris
  • Musée de Montpellier
  • Musée de Mont de Marsan
  • Musée Charlier à Bruxelles
  • Musée des Beaux-arts d’Alger
  • Musée Ahmed Zabana à Oran
  • Musée de Constantine
  • Musée de Tunis

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