Odilon Redon : un peintre mystique

ODILON REDON

En ces temps agités, je vous propose de vous ressourcer avec un peintre mystique. Ses œuvres sont partout : sur les timbres, les affiches… mais je suis sûre que vous ne le connaissez pas !

De son temps, il n’était question que d’impressionnisme, de peinture de grand air et de lumière. Odilon Redon, lui est totalement à contre-courant. Il se démarque en s’intéressant au mystère de la vie et en puisant son inspiration dans les méandres de l’inconscient. Il décortique la pensée et les rêves. Darwin et le mystère des origines du monde, voilà ses références. Ses œuvres pourraient être accrochées en bonne place dans les salles d’attente des psy…

Il est célèbre pour ses noirs( fusains et lithographies) mais aussi paradoxalement pour ses pastels éclatants de couleurs.

Issu d’une famille bourgeoise, il naît à Bordeaux en 1840. C’est un petit garçon réservé, introverti et rêveur. Doué, il fait ses premiers fusains et visite assidûment les musées, dès l’âge de 6 ans. Il se forme très tôt au dessin, à l’eau-forte et à la sculpture. Il étudie l’architecture pour faire plaisir à papa, mais abandonne bien vite cette voie pour ne se consacrer qu’à la peinture.

Pendant vingt ans, à la suite de tragédies personnelles, il … broie du noir !!! Visions et démons teinteront son œuvre en noir. Il dit alors que « Le noir est la couleur la plus essentielle… ». Le noir témoigne de sa quête intellectuelle, mystique, spirituelle. Ce prince des ténèbres fait un usage virtuose du fusain pour faire jaillir des êtres chimériques : crânes volants, hommes-cactus, œil-montgolfière. Choisissez votre vision de l’humour macabre, il y en a pour tous les goûts ! Son tableau intitulé « L’araignée » montre une boule de poils souriante qui fait frissonner, brrrrrrrrr….

« Mon père me disait souvent : vois ces nuages, y discernes-tu, comme moi, des formes changeantes ? Et il me montrait alors, dans le ciel muable, des apparitions d’êtres bizarres, chimériques et merveilleux. » racontait Odilon Redon pour expliquer sa fascination d’un monde onirique.

A cinquante ans, la naissance de son fils Arï le sort de ses cauchemars aussi noirs que ses nuits. Il voit désormais la vie en couleurs. Il passe de l’ombre à la lumière. Il se met à produire des couleurs toutes plus belles les unes que les autres. Ses tableaux empreints de poésie, d’intériorité et d’harmonie sont comme flamboyants. Il fait preuve d’audace picturale. Ses pastels grattés, frottés, détournés de leur technique classique donnent naissance à des portraits lumineux et des bouquets de fleurs somptueux. La couleur s’étale en larges à-plats rehaussés de petites touches irisées aériennes.

Avec Degas, il demeure le maître absolu du pastel.

La première reconnaissance de son talent a lien en 1879 avec la publication de ses lithographies intitulées « Le rêve ».

A partir de 1890, Son travail connaît un grand succès. En 1904, au Salon d’automne, une salle entière lui est consacrée.

Il peint inlassablement jusqu’à sa mort le 6 Juillet 1916 à Paris. Sur son chevalet, une toile intitulée « La Vierge » restera inachevée.

L’EXPOSITION ODILON REDON …

Odilon Redon, prince du rêve

Montpellier – Musée Fabre

Jusqu’au 16 Octobre 2011

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