On vous dit tout sur les pinceaux d’Art

Entre les brosses et les pinceaux de toutes sortes, il est difficile de faire les bons choix et bons achats pour servir au mieux notre peinture. Un petit topo sur les spécificités des différents pinceaux et brosses s’impose !

Première question qui se pose, c’est quoi la différence entre une brosse et un pinceau ?

C’est la même chose ! Sauf que l’on appelle plus communément une brosse, un pinceau monté avec des poils plus fermes ou monté à plat. Ce qu’il faut savoir c’est que le poil constituant la brosse influe sur la touche. Il y a aussi des poils qui sont adaptés à certaines écritures, certains types de travail et techniques. La préciosité de certains poils, la finesse et qualité de montage déterminent le prix. C’est dans tous ces sens que je vais les passer en revue.

1. Commençons par les pinceaux en soie de porc

Les brosses en soie de porc offrent un poil rude. Les bonnes soies de porc présenteront un poil relativement souple. Il faut de préférence les choisir avec une grande longueur de poil, car plus le poil est court, moins il se charge en peinture et moins la brosse est souple. Ces brosses marquent la touche. Elles sont adaptées surtout pour l’huile. On peut travailler l’acrylique avec ces brosses mais la touche sera encore plus franche et marquée. Ce sont donc des outils adaptés à une touche énergique, spontanée, sans recherche du détail et de la précision. Quand à leurs aspects, à savoir plate carrée, usée bombée, pointue, là c’est une affaire de gout, car les touches suivant la forme seront un peu différentes.

2. Poursuivons avec le Kevrin

C’est de la mangouste. On leur coupe les poils pendant leur sommeil !! Si si !! Elles ne sentent rien ainsi. C’est un poil très souple, résistant, qui peut être utilisé pour charger ou pour lisser. Il allie la force des soies de porc à la finesse et précision des martres. On obtient de beaux fondus, de beaux dégradés de couleur avec ce type de brosses. La touche ainsi peut disparaitre sans laisser de trace ni de marque à l’inverse de la soie de porc. Le Kevrin a l’avantage de ne pas être trop chère. C’est une alternative à la martre. Cependant, pour les détails hyper précis, comme la peinture en trompe l’œil par exemple, ou on a besoin de pinceaux pointus et fins, le Kevrin a ses limites. Les poils ne sont pas suffisamment fins et ne portent pas assez de peinture pour ces détails extrêmes.

3. Le pinceau en martre Kolinsky

C’est la Rolls Royce des outils. Souplesse extrême, précision et finesse sont ses qualités. Elle n’a pas de défaut à l’exception de son prix, qui reste élevé, mais elle est nécessaire et incontournable dans notre mallette de peintre. Donc il faut en prendre grand soin et ne pas les utiliser de la même manière que les brosses en soie de porc, qui elles, sont costaud. C’est avec délicatesse que l’on posera la peinture sur la toile, muni d’une martre. La touche sera tendre, onctueuse, sans trace, parfaite aussi évidement pour les fondus, les glacis, les rehauts sur les empâtements, et excellente dans sa version pointue pour les détails. Elle va aussi bien à l’huile qu’à l’acrylique, et même l’aquarelle. Attention : la martre rouge n’a pas les qualités de la martre kolinsky. C’est du second choix même si elle reste très bonne. Elle sera donc moins chère.

4. Le pinceau putois

Il est presque aussi souple et précis que la martre kolinsky. A utiliser de la même manière.

5. Après il y a les brosses synthétiques

Là attention !!! il y en a qui supportent l’huile, les solvants et d’autres pas. En général il est indiqué, dans les notices évidement mais aussi sur le manche si elles sont formulées pour l’acryl ou l’huile ou les deux. Certaines sont conçues pour remplacer la soie de porc mais aucune ne remplace leur vigueur. Certaines présentent des qualités comparables à la martre mais sans égaler la souplesse. Généralement elles ne vieillissent pas aussi bien que les poils naturels et finissent souvent en « éventail » avant d’être usées, surtout en les utilisant avec la peinture à l’huile. Cela dit elles restent intéressantes d’un point de vue économique.

6. Le pinceau petit gris

C’est de l’écureuil. Ce sont des poils spécifiques à l’aquarelle. Ce poil retient l’eau et permet ainsi de couvrir en grand lavis. Il est très souple donc idéal pour fondre et dégrader. Toujours monté en pointe, il est idéal, lorsque chargé de peu d’eau, pour réaliser des touches hyper précises.

7. Le pinceau blaireau

Oui oui on peut se servir du blaireau de notre papa, qu’il prenait pour sa mousse à raser. C’est la même chose pour la peinture, et la forme reste presque identique. Il est excellent pour fondre et estomper. C’est là sa seule fonction. Il existe encore d’autres poils naturels, tel que le poney, l’oreille de bœuf, la belette etc. Ils n’ont pas grand intérêt sinon qu’être plus économique. Ils n’ont pas les qualités des précédents poils naturels décris. On peut donc s’en passer. Il convient aussi de changer de pinceau en cours de travail (acrylique et huile surtout) : – Généralement, dans la réalisation d’une peinture, on commencera par placer les fonds et base de couleur avec une soie de porc. – Ensuite on pourra travailler plus en détail, fondre et lisser sa touche avec une brosse plus souple en Kevrin ou martre. Là, ces brosses permettent de poser de la peinture plus épaisse, moins diluée sur la base tout en affinant le travail. – Et pour finir avec les petits détails et touches très précises, les rehauts de lumière etc. on prend une martre. – Après séchage, si l’on travaille les glacis, il faut du Kevrin, martre ou putois.

Voila pour les caractéristiques et spécificités des différents poils existants.

Sachez que pour avoir du bon matériel, il faut mettre le prix. Les lots de brosses de chez les magasins discount et autres sont à éviter. Sachez aussi que pour une meilleure durée de vie il faut bien entretenir ses brosses. Roland, notre spécialiste, m’a déconseillé par exemple de nettoyer les brosses que l’on utilise pour l’huile avec du savon, ou du liquide vaisselle. Ce procédé assèche de trop les poils si bien que les pinceaux ne gardent pas leur forme initiale et s’ouvrent en éventail. On passe les brosses simplement à l’eau si on peint à l’acrylique, et si l’on peint à l’huile, on nettoie son matériel au white spirit (essence de pétrole). Et le top pour conserver ses brosses spéciales peinture à l’huile, est le les humecter de suif (graisse de mouton) après nettoyage. Il m’a conseillé deux marques en qui il met toute sa confiance pour leurs qualités : Isabey et Raphael. Là, pas de mauvaises surprises, c’est du haut de gamme.

J’espère que ce petit article vous permettra de mieux orienter vos choix.

Et puis pour aller plus loin, c’est par ici : Bien choisir ses pinceaux

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