Son père lui disait : « Tu verras où ça te mènera, de faire des taches et des gribouillages ! »

Le petit Hans HARTUNG qui remplissait les marges de ses cahiers d’écolier de tâches et de gribouillages est devenu l’un des peintres les plus importants du XXème siècle. Il est né en Allemagne en 1904 et il est mort en 1989 à Antibes (entre-temps il a été naturalisé français). On dit qu’il est le fondateur de la peinture gestuelle abstraite en Europe.

COMMENT LUI EST VENUE SA PASSION ?

« Lorsque j’avais entre 8 et 12 ans, j’étais passionné d’astronomie. Je cherchais à dessiner des éclairs » expliquait-il.

Les taches d’encre et les zébrures qui sont devenues si célèbres et qui constituent son style unique ont donc été inspirées par les orages de son enfance et plus particulièrement par les éclairs.

Ces éléments naturels fulgurants lui ont forgé le goût pour le dessin rapidement esquissé.

« J’attrapais au vol les éclairs dès qu’ils apparaissaient. Il fallait que j’aie achevé de tracer leurs zigzags sur la page avant que n’éclate le tonnerre ».

UN STYLE GESTUEL CARACTERISTIQUE

Et facilement identifiable… Toute son œuvre est porteuse d’un rythme, d’une intensité, et d’une expression bien particulière.

C’est la musique de Bach, Haendel, Purcell qui scande son geste. Il privilégie une touche fluide et rapide.

Sa teinte majeure : le noir est agrémenté de grattages et d’incisions aux couleurs acides.

Il utilise une gamme chromatique réduite aux contrastes prononcés.

Son œuvre est immense. Il a voulu tout explorer : dessin, aquarelle, pastel, peinture à l’huile et à l’acrylique, gravure, lithographie.

UN PRECURSEUR

Bien avant le peintre POLLOCK qui baladait sur une toile un seau de peinture percé, HARTUNG « se bricole » ses propres outils ! Son imagination n’avait pas de limite. Jugez plutôt.

Il utilisera tour à tour :

– Des pinceaux démultipliés

– Des branches d’arbres, des balais, des plumeaux de ménagère, des râteaux des pinceaux démultipliés collés sur un seul manche, pour obtenir les stries qui sont des formes récurrentes dans son œuvre.

– Des rouleaux à lithographie, des taloches d’empreintes de maçon pour de beaux aplats.

– Des sulfateuses à vigne, des pulvérisateurs agricoles, des pistolets à air comprimé pour adoucir la géométrie parfois sévère de ses tableaux et pour travailler ses surfaces en transparence et en superposition.

UN TRAVAILLEUR INFATIGABLE

« Le plaisir de vivre se confond en moi avec le plaisir de peindre » avait-il coutume de dire. Et de ce fait, au cours des 3 dernières années de sa vie, et malgré un accident vasculaire cérébral qui l’avait laissé diminué, Hans HARTUNG a peint dans son atelier d’Antibes plus de 650 toiles !

Il a toujours gardé le contrôle de sa production en appliquant un système de référence qu’il avait mis au point de la façon suivante :

– une lettre pour la technique employée

– l’année

– un code

Son travail de réflexion et de création était également consigné dans des carnets d’étude où il expliquait ses choix.

MIEUX LE CONNAITRE

Exposition à la BNF à Paris

du 12 octobre 2010 au 16 janvier 2011

Exposition au Musée Régional d’Art Contemporain à Serignan

Du 7 novembre 2010 au 6 mars 2011

Fondation Hans Hartung à Antibes (ouvert toute l’année)

Laisser un commentaire