Sophie Jourdan : l’artiste qui illumine nos villes

 

J’ai rencontré Sophie JOURDAN à Sanary-sur-Mer, un village cher à mon cœur, que j’évoquerai dans un prochain billet.

Nous nous installons à la terrasse d’un café, la mer pour seule toile de fond, les rayons de soleil matinaux jouent déjà avec les enfants courant sur la plage. Nous commandons un café et partageons ce moment. Dans quelques minutes, je découvrirai Sophie Jourdan, cette artiste pétillante qui peint la vie comme elle la respire. Naturellement, dans la lumière et la joie. « Je suis comme ça, je suis née comme ça » ! Ainsi commence l’interview.

Pouvez-vous nous en dire plus au sujet de votre parcours ?

« Ça fait tellement de temps que je peins que quand j’y pense ça me donne le vertige »

J’ai commencé à m’inscrire dans une démarche artistique dès la troisième en choisissant une option d’Histoire de l’Art. Habitant Paris, quel privilège de pouvoir me rendre au Louvre régulièrement et de m’imprégner des peintures de grands maîtres ! Nos professeurs nous guidaient et j’ai baigné très tôt dans ce monde. J’aimais aussi dessiner et j’esquissais beaucoup en extérieur.

Mes parents nous ont beaucoup ouvertes, mes deux sœurs et moi, sur la culture et aussi, d’une façon générale « aux belles choses ». Déjà petites, ils amenaient notre regard vers la découverte des villes : « Regardez comme c’est joli ! ». Mon père exerçait un métier artistique totalement rare et à part. Il était perruquier. Il travaillait pour l’Opéra, le cinéma, les théâtres. J’ai passé mon enfance dans les coulisses de la Comédie Française et autres lieux chargés d’histoire et de culture. Mon oncle par alliance était l’un de ses russes blancs, partisan du Tsar. Un passionné lui aussi. Mon parrain passait sa vie au Yemen. J’ai baigné dans un univers rempli d’Art, de voyages et d’échange de cultures.

Mon diplôme d’Art moderne et de communication visuelle en mains, j’ai commencé à travailler.

J’ai été engagée par une marque de peinture. Je travaillais dans des magasins de décoration et renseignais les clients. Je ne me sentais pas vendeuse au sens « commercial » du terme. J’aimais échanger et conseiller, orienter mes clients. Parallèlement à mon emploi, je poursuivais mon travail d’Artiste. Une grande enseigne de bricolage m’a proposé un poste à un moment de ma vie où je sentais que le temps était venu de prendre mon envol et de vivre enfin de ma passion. Ce déclic est arrivé lors de ma troisième grossesse. Souvent, ces moments là constituent des éléments déclencheurs. Alors, au grand étonnement de ce magasin persuadé que je serais heureuse d’évoluer au sein de l’équipe, j’ai refusé cette offre et me suis consacrée à ma peinture totalement.

Après avoir fait le tour des expositions d’artistes locaux, j’ai très rapidement participé au grand marché d’Art Contemporain de la Bastille. Un immense salon d’Art.  Autant dire que personne ne vous connaît tant les exposants sont nombreux ! Ce salon a été très positif pour mon travail et j’y participe activement depuis des années.

Au gré des offres et des propositions reçues, j’ai aussi exposé dans d’autres lieux.

Quelles sont vos sources d’inspiration ?

Je me place souvent à la croisée de plein d’univers. Chaque personne porte un regard personnel sur ma peinture et y puise ce qu’elle souhaite y trouver.

Par exemple sur ma série de villes, certains évoquent des villes brésiliennes, d’autres voient Jérusalem. Je réponds souvent « si vous voulez ». Ce que je veux dire c’est que chaque ville est universelle.

Dans chaque peinture existent des éléments qui nous interpellent de façon intime. Un tableau permet à celui qui le regarde de plonger dans son histoire personnelle.

C’est aussi valable pour mes couleurs, chacun retrouve un goût de son enfance dans mes tableaux.

 

Quels sont vos sujets de prédilection ?

« Ma base de travail, c’est la ville».

C’est mon travail de prédilection. J’aime les bâtiments. Depuis toute petite mes parents ont forgé mon regard sur les villes. J’éprouve à leur contemplation cette profonde admiration. Admirer des bâtisses anciennes ! Songer aux histoires qu’elles racontent, à ceux qui les habitent, à ceux qui les admirent. Ce sont des civilisations, des siècles, des reconstructions, une superposition d’histoires à raconter.

Les villes m’amènent aussi à travailler un côté cartésien qui vit en moi. Par mes études et ce côté architecte je structure mes tableaux.

« Sans mes villes, je pourrais me perdre dans mes histoires, dans mes couleurs » (sourire)

Ceux qui ont vu évoluer mon travail le savent : même si mes villes évoluent au fil des ans, l’âme reste toujours la même.

Je m’évade aussi de mes villes par moment. Alors j’aime peindre des ours, des chats, des éléphants, des femmes.

 

Quelles sont vos techniques préférées ?

Chaque toile est différente dans le souci du détail, l’utilisation des couleurs, sa création technique et déco aussi. J’aime beaucoup y travailler un côté « tissu », je joue beaucoup avec de multiples techniques. Les collages, les éclaboussures, et puis je change et je passe à un fonds et des bases d’architecte. C’est le cas pour les villes dont les lignes sont structurées et presque « tirées au couteau », je pense à New York notamment. Dans ce contexte, tout est « droit » tout est parfait. Je n’envisage pas de peindre New York avec un travail d’épaisseur, de projections ou de collages.

J’aime aussi utiliser de la gomme arabique et travailler les pigments. Au fil du temps j’ai créé mes propres mélanges. Je « jongle » entre mes différentes techniques en fonction du contexte et de mon tableau.

 

Vos villes sont-elle issues de votre monde imaginaire ?

 Cela dépend de chaque tableau. Concernant New York par exemple, les bâtiments que je peins existent. Ce qui va différer c’est la couleur que je vais y poser. J’aime transformer et y incorporer mon propre regard. Des clients qui ont acheté un tableau représentant l’Empire State Building lui ont trouvé un côté très « Bollywood », c’est ce côté coloré que j’aime créer et moduler à ma façon.

 

Justement, on apprécie vos couleurs pétillantes et lumineuses, est-ce une façon d’exprimer votre regard sur la vie ?

« Je suis comme ça, je suis née comme ça » ! (sourire)

L’utilisation de la gaieté dans mes tableaux n’est pas une fin en soi. Je suis bien sûr heureuse d’entendre mes clients me dire que mes tableaux apportent de la joie de vivre dans leur vie mais ce n’est pas le but que je me suis fixé. Je peux dans ma vie éprouver une certaine nostalgie. Etant de nature sensible, je l’exprime mais jamais bien longtemps car j’ai besoin de repartir vers la gaieté.

 

Où peut-on voir vos œuvres actuellement ?

Dans mon atelier, je reçois sur rendez-vous. Mon compte Facebook me permet aussi d’être en contact avec mes clients.

Concernant les salons d’Art, j’ai déjà signé pour trois manifestations :

J’exposerai au grand marché d’Art Contemporain à la Bastille du 30 octobre au 3 novembre prochain.

Puis à Bordeaux, au Salon des Créateurs et des Ateliers d’Art au Hangar 14 du 14 au 16 novembre.

Enfin au salon « Vivre Côté Sud » à Aix-en-Provence du 5 au 8 juin 2015.

J’envisagerai entre temps d’exposer en fonction des propositions que je recevrai.

 

Quels sont vos autres projets ?

Me plonger dans de nouveaux projets exige du temps et de l’investissement. Démarcher, comparer, chercher … J’ai souvent croisé sur mon chemin des sociétés m’accompagnant dans des projets qui m’ont passionnée : je rêvais de devenir illustratrice jeunesse, un éditeur me l’a proposé. J’ai aussi créé pour d’autres supports comme les affiches et les cartes postales. Aujourd’hui je serais heureuse de travailler la peinture sur textile. Ce domaine m’attire énormément et mes tableaux en portent l’empreinte.

 

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Interview réalisée par Caroline CAMPO-DUSSOUET pour Label Art

http://www.label-art.com

 

 

 

 

 

 

 

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